Logement : faisons sauter les verrous pour redonner leur dignité à un grand nombre de nos concitoyens.

AUTEUR DE LA PUBLICATION

Le mercredi 4 avril, le projet de loi ELAN sera présenté en conseil des Ministre. Celui doit placer les bases d’une transformation profonde d’un secteur essentiel de notre société : le logement. Un rendez-vous qu’il ne faudra absolument pas rater, tant les enjeux sont importants.

 

Le logement fait partie de ces sujets prioritaires qui restent continuellement en tête de l’agenda politique faute d’avoir trouvé une solution. C’est d’autant plus regrettable que les conséquences humaines et économiques de la profonde inadaptation de notre habitat aux besoins sont incommensurables. Certains considèrent le logement comme un thème purement technique aux solutions fiscales. Des mesures simples et efficaces pourraient pourtant rapidement améliorer la situation.

Pour répondre aux besoins de nos concitoyens, en particulier ceux qui sont dans des situations d’urgence, il faut optimiser l’utilisation des 35 millions de logements en France et mobiliser ceux qui sont vacants en créant un environnement favorable à la location pour répondre au besoin de nos concitoyens, sans oublier ceux qui sont dans des situations d’urgence.

Le second objectif que nous devons nous fixer est de permettre aux 896 0000 personnes privées de logement personnel et aux 4 millions souffrant de mal logement de voir leur situation s’améliorer définitivement. Les conséquences de ces problèmes sont particulièrement préoccupantes : par exemple, ceux qui travaillent mais ne peuvent avoir de logement sont contraints, après plusieurs mois de lutte, d’abandonner leur emploi. Si l’on souhaite une baisse significative du chômage, il est fondamental et urgent de permettre à ces personnes de pouvoir se loger dignement.

Pour y parvenir rapidement, il faut déclencher trois chocs propres à redonner aux mécanismes du logement le dynamisme et l’efficacité dont ils ont cruellement besoin.

Un choc d’offre, d’abord, en permettant d’augmenter le nombre de logement mis sur le marché et de favoriser l’accession à tous les ménages, quel que soit leur profil professionnel ou leurs revenus. En simplifiant les règles existantes et en recréant de la confiance entre propriétaire et locataire, on maximisera le parc locatif existant. Ce choc d’offre doit également concerner le logement d’urgence en permettant la construction de solutions temporaires de logements à destination des sans-abris, favorisant ainsi leur sortie de la précarité et leur donnant la ressource nécessaire pour rebondir.

Un choc de simplification, ensuite, ayant pour effet de rendre beaucoup plus efficace notre politique du logement social, pour qu’elle profite enfin aux plus défavorisés qui n’ont pas la possibilité de se loger dans le parc privé. Il faut inciter les organismes sociaux à mettre en vente chaque année 2 % du parc pour permettre à davantage de personnes de posséder leur logement. C’est ainsi que nous assurerons un logement décent à chaque citoyen, quel que soit son revenu ou sa situation professionnelle.

Un choc de mobilité, enfin, permettant de réduire la fracture existant entre territoires et métropoles, grâce à l’avènement de nouvelles formes de travail et au déploiement du véhicule autonome, permettant de considérablement réduire les distances et d’envisager le développement d’habitats en dehors des grandes villes. Ce choc ne sera possible que si l’Etat décide d’un grand plan d’investissement public permettant l’aménagement et l’accessibilité du territoire, notamment en matière de couverture internet pour faciliter la mobilité.

Ces trois directions spécifiques d’actions doivent être mises en place rapidement, pour rétablir la confiance entre les bailleurs et les locataires et ouvrir davantage de logement à la location, résoudre le point délicat de la garantie, et affecter les logements sociaux à ceux qui en ont le plus besoin, offrir une solution salvatrice à ceux qui dorment dehors, dans une voiture, dans le métro. Des défis à la hauteur du potentiel de notre pays pour que chacun retrouve sa dignité et sa place, et pour nombre d’entre eux le chemin du monde du travail. Faisons enfin sauter les verrous du logement en France !

AUTEUR DE LA PUBLICATION