La productivité française en cinq questions

AUTEUR DE LA PUBLICATION

Erwann Tison

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Erwann Tison est le directeur des études de l’Institut Sapiens. Macro-économiste de formation et diplômé de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, il intervient régulièrement dans les médias pour commenter les actualités liées au marché du travail, aux questions de formation et aux problématiques européennes. Il est également chargé de cours à la faculté d'économie de l'Université de Strasbourg. Il codirige également les observatoires "santé et innovation" et "emplois, formation et compétences" de l'Institut Sapiens. Il a publié « les robots, mon emploi et moi » (2019) et « un robot dans ma voiture » (2020) aux éditions ESKA.

Erwann Tison
Résumé de la note en cinq points

1. La productivité conditionne le niveau des salaires, la soutenabilité de notre système social (les hypothèses du COR justifiant la réforme des retraites sont toutes au-dessus du niveau observé actuellement dans notre économie), le niveau des prix (les gains de productivité représentent un bouclier anti-inflation) et la compétitivité des entreprises (dans un environnement où les taux de change sont fixes).

2. Les excellentes performances – inédites – enregistrées sur le front de l’emploi masquent une situation globale qui est loin d’être optimale, notamment à cause de la productivité en berne. Depuis 2000, la productivité horaire en France n’a progressé que de 0,8%/ an (soit moitié moins que la moyenne de l’OCDE). Depuis 2016, la hausse n’a été que de 0,3% (trois fois moindre que la moyenne). Depuis 2019, nous observons une baisse de 3% de la productivité des travailleurs français

3. Les Français ne sont pas les champions du monde de la productivité horaire du travail. En 2000, ils n’étaient que 8ème au sein de l’OCDE, et sont aujourd’hui à la 11ème place, dépassés par les Belges, les Suédois, les Danois ou encore les Allemands. Cette situation est responsable de l’appauvrissement relatif des Français. Si la France disposait de la même productivité que la Belgique, la richesse par habitant serait supérieure de 10% à son niveau actuel. Si la productivité était la même qu’au Danemark, les Français seraient 27% plus riches qu’ils ne le sont aujourd’hui.

4. Nous avons identifié sept causes pouvant expliquer ce recul de la productivité : la baisse des entrées en formation des salariés, la faiblesse des investissements innovants, la réduction du poids de l’industrie dans le PIB, les dysfonctionnements chroniques du management, la concentration géographique de l’activité économique, la hausse de l’apprentissage et la rétention de main d’oeuvre.

5. Nous proposons quatre leviers pour tenter d’inverser la tendance : augmenter drastiquement le recours et les dépenses en formation professionnelle dans notre pays, investir massivement dans la robotisation, indexer le niveau des retraites sur la productivité et enclencher une véritable révolution du management.

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Erwann Tison est le directeur des études de l’Institut Sapiens. Macro-économiste de formation et diplômé de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, il intervient régulièrement dans les médias pour commenter les actualités liées au marché du travail, aux questions de formation et aux problématiques européennes. Il est également chargé de cours à la faculté d'économie de l'Université de Strasbourg. Il codirige également les observatoires "santé et innovation" et "emplois, formation et compétences" de l'Institut Sapiens. Il a publié « les robots, mon emploi et moi » (2019) et « un robot dans ma voiture » (2020) aux éditions ESKA.