Quel avenir pour le télétravail ? Pérenniser et sécuriser une pratique d’avenir

AUTEUR DE LA PUBLICATION

Erwann Tison

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Erwann Tison est le directeur des études de l’Institut Sapiens. Macro-économiste de formation et diplômé de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, il intervient régulièrement dans les médias pour commenter les actualités liées au marché du travail, aux questions de formation et aux problématiques européennes. Il est également chargé de cours à la faculté d'économie de l'Université de Strasbourg. Il codirige également les observatoires "santé et innovation" et "emplois, formation et compétences" de l'Institut Sapiens. Il a publié « les robots, mon emploi et moi » (2019) et « un robot dans ma voiture » (2020) aux éditions ESKA.

Yann-Maël Larher

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Lauréat du Prix des Talents de la Recherche décerné par RUE 89 et FABERNOVEL, Yann-Maël LARHER a soutenu le 31 mai 2017 sa thèse intitulée « les relations numériques de travail » sous la direction du Professeur Jean-François CESARO à l'université Panthéon-Assas.  Passionné par les nouvelles pratiques collaboratives, il a travaillé en tant que juriste et en tant que communicant dans différentes organisations (Stratégie Gouv, TOTAL, VINCI). Il intervient désormais auprès de divers publics (chefs d'entreprises, politiques, étudiants, RH, commerciaux, syndicats) afin de favoriser l'adoption de nouveaux modes de travail. Il a fondé okaydoc.fr, une plateforme de docteurs (PhD) consultants/speakers pour accompagner les entreprises dans leur stratégie d’innovation.

Laurent Cappelletti

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Laurent Cappelletti est professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers (Le Cnam), titulaire de la chaire de comptabilité et contrôle de gestion, membre de son laboratoire de recherche LIRSA et directeur de son master comptabilité-contrôle-audit. Il est également directeur de programmes à l’Institut de Socio-Économie des Entreprises et des Organisations (ISEOR, Lyon-Ecully), coordonnateur du réseau de recherche Tétranormalisation et coordonnateur du séminaire annuel de la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises (FNEGE). Ses recherches portent sur le capital humain et les investissements immatériels dans les organisations, l’épistémologie en sciences de gestion et la gestion des normes et des standards.

Dominique Calmels

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Directeur financier d'Accenture France-Bénélux, il cofonde en décembre 2017 l'Institut Sapiens avec Olivier Babeau et Laurent Alexandre. Il est l'un des spécialistes français de la fiscalité des entreprises.

Erwann Tison, Yann-Maël Larher, Laurent Cappelletti, Dominique Calmels

Pratiqué de manière régulière par seulement 3 % des salariés en février 2020, le télétravail vient de connaître un véritable saut quantique pendant le premier confinement, qui a vu près de 40 % des salariés basculer en télétravail quotidien selon nos estimations. Utilisé par des millions de salariés du jour au lendemain, le télétravail a représenté la meilleure façon de préserver l’activité pour de nombreuses entreprises. En sauvant de nombreuses entreprises de la paralysie totale, le recours au télétravail a ainsi permis de sauvegarder entre 216 et 230 milliards d’euros de PIB).[1] en 2020 (167 et 173 milliards d’euros de PIB lors du premier confinement, et entre 49 et 57 milliards d’euros lors du second confinement).

Le télétravail ne doit pas être qu’un phénomène épisodique de notre histoire du travail, mais bien une norme à diffuser, tant cette pratique présente de nombreux avantages pour les salariés et les entreprises. Les expériences montrent que le recours au télétravail permet d’améliorer le management en entreprise, de diminuer l’absentéisme, d’augmenter la productivité des salariés de 22 %[2] et de réduire les coûts liés à l’immobilier. Pour le salarié, le télétravail, en plus de favoriser un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle, peut devenir un outil d’inclusion en gommant les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, mais aussi en favorisant l’insertion des travailleurs handicapés au sein des entreprises. Le télétravail peut également être employé comme un procédé de pré-retraite en favorisant la transition en fin de carrière des actifs.

Les externalités positives pour la société sont aussi nombreuses. Le travail à distance, en éliminant de nombreux trajets inutiles, peut réduire de 2,3 millions de tonnes nos émissions annuelles de C02 et générer une économie minimale de 200€ par mois pour un actif réalisant une journée hebdomadaire de télétravail.

La déspatialisation du travail annonce la revanche des territoires. Cette libération par rapport au lieu de travail classique permet aux actifs de s’installer durablement dans des zones rurales ou périurbaines tout en continuant à travailler dans une métropole. Un rééquilibrage du marché de l’immobilier et de la distribution spatiale de l’activité économique est ainsi à envisager grâce au télétravail.

Néanmoins, pérenniser une pratique apportant autant de progrès ne sera pas chose aisée et demandera de nombreuses adaptations. En plus des mesures fiscales à déployer pour inciter nos entreprises à adopter cette pratique, le droit du travail devra évoluer. Un véritable effort de formation et de certification à cette pratique doit aussi être déployé auprès des salariés et des managers. La cyber-sécurité, élément essentiel au bon déroulé de cette pratique doit également être inclus au cœur des évolutions à venir. Enfin, les partenaires sociaux doivent trouver leur place dans la construction de cette nouvelle façon de travailler.

Synthèse des propositions

Proposition 1 – Revoir la législation sur les heures de travail pour l’adapter au télétravail.

Proposition 2 – Utiliser le télétravail pour augmenter le taux d’emploi des travailleurs handicapés.

Proposition 3 – Utiliser le télétravail pour juguler les inégalités salariales entre les femmes et les hommes.

Proposition 4 – Utiliser le télétravail comme un outil de pré-retraite.

Proposition 5 – Généraliser des plans de continuité d’activité incluant le télétravail comme voie de recours lors d’un événement exogène empêchant totalement ou partiellement l’activité.

Proposition 6 – Équiper massivement les actifs en télétravail en outils numériques.

Proposition 7 – Renforcer les systèmes de protection contre les attaques informatiques dans toutes les entreprises.

Proposition 8 – Mettre en place un plan de suramortissement d’un an sur l’achat et l’installation de systèmes de protection informatique.

Proposition 9 – Mutualiser les dépenses et les formations en cyber-sécurité.

Proposition 10 – Accélérer la montée en charge du plan Très Haut Débit pour équiper tout le territoire.

Proposition 11 – Favoriser l’installation des ménages dans les territoires.

Proposition 12 – Transformer les gares désaffectées en espaces de coworking.

Proposition 13 – Inciter les entreprises à proposer des offres de Bed & Business à leurs salariés.

Proposition 14 – Faire prendre en charge à 100 % par l’employeur la prime de remboursement des frais de transport en commun dans les grandes villes, pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés ne pouvant pas télétravailler.

Proposition 15 – Développer les certifications liées au télétravail.

Proposition 16 – Numériser l’action syndicale.

Proposition 17 – Généraliser le vote électronique.


[1] Deux méthodes d’estimations ont été utilisées : la première, microéconomique, estime la productivité agrégée de chaque télétravailleur ; la seconde, macroéconomique, estime le gain de PIB au regard de la proportion de télétravailleurs dans la population active. Ces deux méthodes donnent des résultats presque identiques, nous permettant ainsi d’estimer la fourchette des gains. Il est à noter que dans aucune de nos méthodes nous n’avons pas souhaité appliquer le coefficient d’amélioration de 22 %, considérant que, pour de nombreux néo-télétravailleurs ou parents télétravaillant, ce gain de productivité originel serait en fait gommé soit par la période d’adaptation à cette pratique, soit par le potentiel dérangement représenté par la garde d’enfants.

[2] Les chiffres clés du télétravail en France, Kronos, 2016.

AUTEUR DE LA PUBLICATION

Erwann Tison

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Erwann Tison est le directeur des études de l’Institut Sapiens. Macro-économiste de formation et diplômé de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, il intervient régulièrement dans les médias pour commenter les actualités liées au marché du travail, aux questions de formation et aux problématiques européennes. Il est également chargé de cours à la faculté d'économie de l'Université de Strasbourg. Il codirige également les observatoires "santé et innovation" et "emplois, formation et compétences" de l'Institut Sapiens. Il a publié « les robots, mon emploi et moi » (2019) et « un robot dans ma voiture » (2020) aux éditions ESKA.

Yann-Maël Larher

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Lauréat du Prix des Talents de la Recherche décerné par RUE 89 et FABERNOVEL, Yann-Maël LARHER a soutenu le 31 mai 2017 sa thèse intitulée « les relations numériques de travail » sous la direction du Professeur Jean-François CESARO à l'université Panthéon-Assas.  Passionné par les nouvelles pratiques collaboratives, il a travaillé en tant que juriste et en tant que communicant dans différentes organisations (Stratégie Gouv, TOTAL, VINCI). Il intervient désormais auprès de divers publics (chefs d'entreprises, politiques, étudiants, RH, commerciaux, syndicats) afin de favoriser l'adoption de nouveaux modes de travail. Il a fondé okaydoc.fr, une plateforme de docteurs (PhD) consultants/speakers pour accompagner les entreprises dans leur stratégie d’innovation.

Laurent Cappelletti

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Laurent Cappelletti est professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers (Le Cnam), titulaire de la chaire de comptabilité et contrôle de gestion, membre de son laboratoire de recherche LIRSA et directeur de son master comptabilité-contrôle-audit. Il est également directeur de programmes à l’Institut de Socio-Économie des Entreprises et des Organisations (ISEOR, Lyon-Ecully), coordonnateur du réseau de recherche Tétranormalisation et coordonnateur du séminaire annuel de la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises (FNEGE). Ses recherches portent sur le capital humain et les investissements immatériels dans les organisations, l’épistémologie en sciences de gestion et la gestion des normes et des standards.

Dominique Calmels

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Directeur financier d'Accenture France-Bénélux, il cofonde en décembre 2017 l'Institut Sapiens avec Olivier Babeau et Laurent Alexandre. Il est l'un des spécialistes français de la fiscalité des entreprises.

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Erwann Tison

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Erwann Tison est le directeur des études de l’Institut Sapiens. Macro-économiste de formation et diplômé de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, il intervient régulièrement dans les médias pour commenter les actualités liées au marché du travail, aux questions de formation et aux problématiques européennes. Il est également chargé de cours à la faculté d'économie de l'Université de Strasbourg. Il codirige également les observatoires "santé et innovation" et "emplois, formation et compétences" de l'Institut Sapiens. Il a publié « les robots, mon emploi et moi » (2019) et « un robot dans ma voiture » (2020) aux éditions ESKA.

Yann-Maël Larher

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Laurent Cappelletti

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Laurent Cappelletti est professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers (Le Cnam), titulaire de la chaire de comptabilité et contrôle de gestion, membre de son laboratoire de recherche LIRSA et directeur de son master comptabilité-contrôle-audit. Il est également directeur de programmes à l’Institut de Socio-Économie des Entreprises et des Organisations (ISEOR, Lyon-Ecully), coordonnateur du réseau de recherche Tétranormalisation et coordonnateur du séminaire annuel de la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises (FNEGE). Ses recherches portent sur le capital humain et les investissements immatériels dans les organisations, l’épistémologie en sciences de gestion et la gestion des normes et des standards.

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Dominique Calmels

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