Pourquoi le grand débat a besoin des sciences

AUTEUR DE LA PUBLICATION

Aurélie Jean

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Docteur en sciences de formation et entrepreneuse, elle navigue depuis plus de 10 ans dans les sciences numériques entre les États-Unis et la France. Aurélie a utilisé ses compétences en mathématiques et programmation informatique dans de nombreuses disciplines telles que l'ingénierie, la médecine, l’éducation, l’économie, la finance ou encore le journalisme. Aurélie s’engage plus généralement à développer un monde technologique inclusif en luttant contre les biais algorithmiques et en communiquant régulièrement et auprès du plus grand nombre sur les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Aurélie Jean

À l’heure où le débat national s’organise pour discuter du futur de notre pays, il est grand temps de mesurer la portée du débat face au présent. Qu’il soit politique, économique, social, scientifique, télévisuel, public, ou encore épistolaire, le débat s’articule dans le temps présent en interprétant le passé et en se projetant dans le futur. La science, incarnée dans l’intelligence artificielle, serait la cause probable de la naissance du mouvement des Gilets jaunes. Nombreux sont ceux qui ont accusé Facebook et son algorithme de recommandation d’être coupables de l’évolution spontanée et contagieuse d’un tel mouvement. Nombreux sont également ceux qui craignent dans la révolution technologique et scientifique la source et le moteur d’une crise sociale. Ces craintes sont réelles, mais chercher des boucs émissaires est inutile et contre-productif. Face au présent, le débat a plus que jamais besoin d’idées scientifiques dans sa forme et dans son fond pour conserver sa vertu qui symbolise notre démocratie.

Que ce soit par l’argumentation, la rationalité, ou encore la réfutabilité, tout est fait pour utiliser les sciences, sa méthode et ses idées pour articuler les discussions qui mèneront à des solutions concrètes et démocratiques. La science symbolisée par les nouvelles technologies, celle qu’on porte implicitement comme fautive de la crise populaire, deviendra l’origine d’une démocratie nouvelle en adéquation avec notre temps. Tout d’abord, réfléchir scientifiquement, c’est penser analytiquement, démontrer encore et toujours ses propos par des arguments parfois chiffrés, et remettre en question fréquemment ses idées pour mieux les défendre. À l’instar du critère de réfutabilité de Karl Popper pour définir une science, on peut admettre qu’une proposition n’en est pas une si elle n’est pas réfutable. Sans réfutabilité, on ne peut pas argumenter et on risque de tomber dans le truisme, le sophisme, voire le populisme. La science a ses vertus que nous devons exploiter pour garantir et faire grandir la qualité démocratique du débat national.

Solutions pratiques

La science est également un levier à explorer pour construire des solutions pratiques. On peut développer des outils analytiques et numériques pour fluidifier et accélérer les échanges, récolter en temps quasi réel le sentiment démocratique et les demandes des citoyens, détecter les signaux faibles, accélérer les actions et les réponses de nos dirigeants, ou encore mesurer l’efficacité des réformes de l’État. Ces actions sont autant d’utilisations proactives et saines des nouvelles technologies que de moyens de conserver la noblesse de notre démocratie : l’équilibre des échanges, l’égalité des citoyens face au débat, et le respect des avis d’autrui.

Sans aller jusqu’à dire que les sciences sauveront le débat national, elles lui donneront les clés d’une grille de lecture intelligible et intelligente pour avancer, arguments sous le bras, sur des solutions constructives et pragmatiques. En parallèle du grand débat national, un tout autre débat agite les esprits, c’est La nuit des idées qui se déroulera aux quatre coins du monde, la nuit du 31 janvier sur le thème Face au présent. Qui sait  ? Certaines de ces idées scientifiques nocturnes pourront même alimenter les idées du grand débat national  !


Publié dans le Point

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Docteur en sciences de formation et entrepreneuse, elle navigue depuis plus de 10 ans dans les sciences numériques entre les États-Unis et la France. Aurélie a utilisé ses compétences en mathématiques et programmation informatique dans de nombreuses disciplines telles que l'ingénierie, la médecine, l’éducation, l’économie, la finance ou encore le journalisme. Aurélie s’engage plus généralement à développer un monde technologique inclusif en luttant contre les biais algorithmiques et en communiquant régulièrement et auprès du plus grand nombre sur les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

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Docteur en sciences de formation et entrepreneuse, elle navigue depuis plus de 10 ans dans les sciences numériques entre les États-Unis et la France. Aurélie a utilisé ses compétences en mathématiques et programmation informatique dans de nombreuses disciplines telles que l'ingénierie, la médecine, l’éducation, l’économie, la finance ou encore le journalisme. Aurélie s’engage plus généralement à développer un monde technologique inclusif en luttant contre les biais algorithmiques et en communiquant régulièrement et auprès du plus grand nombre sur les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

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