Extinction Rébellion veut la « peau » de la société de croissance

AUTEUR DE LA PUBLICATION

Depuis le lundi 7 octobre, plusieurs centaines de militants du collectif Extinction Rébellion[1] bloquent le centre-ville de Paris. Leur méthode n’est pas sans rappeler la Satyagraha[2] que le Mahatma Ghandi utilisa pour conquérir l’indépendance de l’Inde. Elle consiste à défier le pouvoir de façon « non-violente » en utilisant « la désobéissance civile ». Le mouvement se dit composé de bénévoles. Toutefois, bien que la majorité des manifestants ne soient pas rémunérés, selon certains médias britanniques[3] plus d’une centaine d’activistes auraient reçu jusqu’à 450€ par semaine pour participer aux manifestations. Le financement viendrait notamment  du «fonds d’urgence climatique» créé par l’investisseur T. Neilson, R. Kennedy la fille de Bob Kennedy et d’A. Getty l’une des héritières du pétrolier Paul Getty[4]. Drôle de collusion ! Mais le plus intéressant est d’analyser les revendications du collectif.

Considérant que « la race humaine est en danger imminent d’extinction » à cause du réchauffement climatique, XR veut imposer la neutralité carbone en 2025. Le mix énergétique étant aujourd’hui composé de 85% d’énergies fossiles c’est par un changement radical de société qu’il faut donc sauver la planète. Selon XR, « pour créer un monde adapté aux générations futures il faut s’extirper de ce système toxique, sortir du confort et démanteler les hiérarchies; le monde futur sera beau et sain, l’individualité et la créativité seront encouragées, nous travaillerons et résoudrons les problèmes ensemble avec courage, force et amour de la nature et de la justice sociale ». Un discours contemplatif que n’aurait pas renié JJ Rousseau dans « Les Rêveries du Promeneur Solitaire ».

Mais, derrière un discours de collapsologie climatique, ce que cherche avant tout XR c’est « la  peau de la société de croissance ». Dans la droite ligne des déclarations de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg qui lors de la COP 24[5] déclarait « notre biosphère est sacrifiée pour que des personnes riches puissent vivre dans le luxe » et « vous dites que vous aimez vos enfants par-dessus tout et pourtant vous leur volez leur futur devant leur yeux », le collectif extrémiste délivre un double discours de lutte de classes! A la querelle marxiste classique des riches contre les pauvres, vient se greffer un conflit générationnel rendant les « baby-boomers » responsables du dérèglement climatique. Un discours culpabilisateur d’autant plus machiavélique qu’il instrumentalise la nature et le climat.

Il est impératif et urgent de rappeler aux jeunes générations que, si elle possède certains vices, la société de croissance a permis à l’être humain de se développer à pas de géants depuis le milieu du XIXe siècle. De rappeler que la richesse économique des pays développés a éradiqué la mortalité infantile et porté l’espérance de vie de 65 ans au début des trente glorieuses à plus de 80 ans aujourd’hui[6]. Mais aussi de rappeler que l’inverse est vrai. Ainsi, depuis 2014, le Venezuela a vu son PIB se réduire de moitié; durant la même période l’espérance de vie de sa population a baissé de 15 ans. Perdre 15 ans d’espérance de vie c’est…régresser de 50 ans. Enfin nos « écologistes en herbe » doivent aussi se rendre compte que les pays les plus avancés sur le plan environnemental sont ceux possédant le revenu par habitant le plus élevé. Ne leur en déplaise, l’écologie est « un sport de riches ».

[1] https://extinctionrebellion.fr/

[2] https://www.mkgandhi.org/

[3] https://voiceofeurope.com/2019/10/extinction-rebellion-activists-paid-450-euro-a-week-to-lead-protests-documents-reveal/

[4] https://www.liberation.fr/checknews/2019/10/10/extinction-rebellion-est-il-vraiment-finance-par-de-riches-mecenes_1756242

[5] https://www.youtube.com/watch?v=Bypt4H8K5dI

[6] http://www.observationsociete.fr/population/evolution-esperance-de-vie.html

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