La production mondiale d’uranium, concentrée à 85 % dans cinq pays, peine à suivre la demande croissante du nucléaire civil, portée par la décarbonation. La Chine mène une politique agressive d’acquisition de gisements, notamment en Afrique. L’extraction repose majoritairement sur la lixiviation à l’acide sulfurique, dépendante du soufre. Les réserves connues (6 Mt) pourraient suffire jusqu’en 2040, à condition d’exploiter de nouveaux gisements et de recourir aux ressources secondaires (recyclage, MOX, uranium militaire).
Le nucléaire reste un secteur stratégique dominé par des acteurs étatiques. La part de l’électricité nucléaire pourrait passer de 9 à 12 % d’ici 2040. Toutefois, sans rupture technologique, cette énergie restera d’appoint. Les surgénérateurs et la filière thorium offrent des pistes prometteuses, mais restent embryonnaires. La France, autrefois pionnière, a stoppé ses projets. Le futur de l’uranium est donc autant géologique que géopolitique.